Corée du Sud
2020 104 mins
V.O. coréenne
Sous-titres : anglais
La vie est un combat incessant pour Jina. Pour cette réfugiée nord-coréenne fraîchement débarquée à Séoul, la vie se résume à encaisser les remarques discriminatoires, dans le cadre des boulots peu valorisants où elle travaille des heures indécentes afin de subvenir à ses besoins et de s’adapter à un environnement qu’elle ne saisit pas. De plus, ses interactions avec son entourage la forcent à baisser les yeux souvent et à tolérer l’inacceptable. Et ses retrouvailles avec sa mère biologique qui l’a abandonnée à l’âge de douze ans pour fuir la dictature s’avèrent glaciales. Seule contre tous, Jina n’a aucune intention d’abandonner et elle se trouve un emploi d’entretien dans un gym de boxe pour femmes. Si au départ elle encaisse encore les moqueries des athlètes, elle attire néanmoins l’attention du coach. Réticente au départ, Jina décide de s’entraîner et s’avère prometteuse. Elle se lie d’amitié pour l’aide-entraîneur et s’épanouit dans cette nouvelle vie, mais elle réalisera que son principal combat se vaincra en dehors du ring.
Saluée à la prestigieuse Berlinale et au festival de Busan où il a remporté le prix NTPAC ainsi que celui de l’interprète de l’année, cette oeuvre magistrale du réalisateur et scénariste Jéro Yun (BEAUTIFUL DAYS), décoré maintes fois pour ses courts et ses documentaires, nous plonge dans une réalité peu visitée au niveau simplement humain : l’adaptation d’une réfugiée nord-coréenne une fois libérée de la dictature. Yun use judicieusement de plans rapprochés mettant en valeur les regards et les silences qui disent bien plus que les mots grâce à un montage chirurgical. Déployant une présence transcendante alors qu’elle occupe presque tous les cadres du film, l’actrice Lim Seong-mi (MY PUNCH-DRUNK BOXER) offre la performance d’une vie autant dans son jeu physique que dans l’émotion qu’elle transmet. FIGHTER use métaphoriquement des codes du drame de boxe, évoquant ROCKY, afin de livrer une œuvre émouvante, percutante et remplie d’espoir. - Nicolas Archambault