The 12 Day Tale Of The Monster That Died In 8

Sato (Takumi Saitoh, jouant une version de lui-même) est enfermé chez lui et se demande bien ce qu’il va faire. Comme tant d’autres acteurs, il ne travaille plus à cause de la COVID-19. Un jour, Shinji Higuchi, réalisateur de ATTACK ON TITAN et SHIN GODZILLA, et grand expert de films kaiju, lui suggère de se procurer des monstres en capsule sur Internet – pour vaincre le virus! C’est ainsi que commence une série de vidéos bizarroïdes dans lesquelles l’acteur désœuvré s’occupe de petites créatures en pâte à modeler affublées de noms de plus en plus familiers et inhumains. Mais Saitoh n’est pas le seul : sur YouTube, ce phénomène s’amplifie, attirant des milliers de fans. L’actrice Non (JELLYFISH PRINCESS, HOLD ME BACK, présenté cette année) s’y mettra aussi, et prendra soin d’un extraterrestre! L’isolement et la solitude feront des ravages malgré tout... Quand la fiction populaire se confond avec un quotidien confiné, on peut se demander : que se passe-t-il véritablement?

Au Japon, la production cinématographique a été stoppée net par la pandémie. Shunji Iwai (le maestro qui nous a offert ALL ABOUT LILLY CHOU-CHOU, SWALLOWTAIL BUTTERFLY et A BRIDE FOR RIP VAN WINKLE) s’est tourné vers le langage commun d’Internet. Inspiré par une vidéo virale d’Higuchi intitulée « Le kaiju plus fort que la COVID », Iwai développe cette prémisse à travers son regard habituel où se mêlent mélancolie et critique sociale. Et si le cinéma tokusatsu – c’est-à-dire Ultraman, Godzilla, et ainsi de suite – racontait bel et bien l’histoire vécue de l’humanité, une histoire maintenant supplantée par la peur mondiale des virus? Tourner un long métrage sur Zoom, c’est loin d’être l’idéal, et pourtant, 12 DAY TALE s’approprie chaque obstacle technique se dressant sur son chemin. Une ambitieuse tranche de vie pandémique où fiction et vérité s’entortillent et où les univers intérieurs deviennent réels. - Traduction: David Pellerin