Japon
2020 95 mins
V.O. japonaise
Sous-titres : anglais
Endettée jusqu’au cou, la famille Sasaya doit quitter la grande maison qu’elle habite en banlieue de Tokyo. La jeune Akane, interprétant mal les propos de son père lorsqu’il lui dit de faire du déménagement un événement mémorable, publie une invitation ouverte sur Twitter dans laquelle elle invite les gens à « venir faire la fête!?» Tout commence avec un sans-abri qui vient prier devant l’autel d’une statue grecque kitsch qui se trouve dans leur entrée. Suit ensuite un défilé d’invités indésirables : d’abord les déménageurs (évidemment), suivi de la mère de famille partie depuis longtemps, d’un couple à la recherche d’un endroit où se marier, des vendeurs de drogues du quartier, d’une tante qui cherche la confrontation. Et puis, à la façon d’un matsuri qui serait devenu totalement et irrévocablement hors de contrôle, l’arrivée d’amants éconduits, d’évènements surnaturels et de créatures tout droit sorties d’un film de kaiju…
L’iconoclaste punk Mashami Yamamoto (CARNIVAL IN THE NIGHT, JUNK FOOD) est de retour avec sa nouvelle comédie loufoque et absurde, WONDERFUL PARADISE. Revisitant TEOREMA et le scénario typique des invités indésirables de manière étonnante, le film se construit petit à petit jusqu’à ce que toutes notions préconçues du réalisme cinématographique soient reléguées aux oubliettes. Dans cette production relevant du drame familial, les sombres secrets des Sasaya se retrouvent révélés sous le couvert de l’hystérie collective créée par des personnages plus excentriques les uns que les autres, faisant de ce film l’une des comédies les plus surprenantes et divertissantes que le cinéma japonais ait à offrir. Pourtant, plutôt que d'offrir des émotions fortes gratuites, Yamamoto réalise un film en parfaite adéquation avec l’éthique punk de ses débuts: il s'attaque aux constructions sociales — la famille, les classes sociales et le décorum japonais — et laisse derrière lui un bon grabuge! - Traduction: Stéphanie Cusson