États-Unis
1989 80 mins
V.O. anglaise
Sous-titres : français
L’une des œuvres les plus fantastiques et emblématiques du cinéma d’exploitation américain apparut en 1989, et son auteur, Stephen Sayadian, signa le tout de son pseudonyme : Rinse Dream. Trente-deux longues années plus tard, ce chef-d’œuvre marginal trouvera enfin son public véritable et sera apprécié à sa juste valeur grâce à une toute nouvelle restauration. Exploitant la libido réprimée de l’Amérique de façon exquise, voire hilarante, DR. CALIGARI se révèle à la fois bizarroïde et frappant, à la fois bête et dérangeant, et certainement avant-gardiste. Comme le suggère ce titre, il s’agit d’une sorte de remake du classique expressionniste allemand. Le docteur Caligari traite une certaine mademoiselle Van Houten qui semble perdre le contact avec la réalité. Un diagnostic de maladie libidineuse. Mais les similitudes ne sont pas uniquement au niveau du synopsis; puisque Sayadian possède une formation en arts et création de décors, il a réinventé le design hautement stylisé du film muet d’origine, y ajoutant un soupçon de commercialisme des années 80. Le brillant résultat désoriente un peu le spectateur : c’est voulu. DR. CALIGARI est sans doute l’un des portraits les plus incisifs de la culture américaine de l’excès jamais fixés sur pellicule.
Mais c’est l’insatiable humour mordant de ce film qu’il faut retenir surtout. Les dialogues regorgent de savoureuses répliques courtes, telles que « Mes émotions sont comme des prières dégoûtantes que je veux vous hurler au visage ». Il y a aussi beaucoup de gags visuels. Dans les premières minutes, les barres de couleur SMPTE semblent se décoller et tomber lentement, pour dévoiler une femme nue étendue sur un divan; la femme, consciente de l’intrusion, tente de dissimuler sa nudité derrière ce qui reste de barres multicolores. L’énergie du film, sauvage, enivrante, ne diminue jamais, et aspire l’auditoire dans un monde érotique cauchemardesque qui ne s’oublie pas de sitôt. – Traduction: David Pellerin
Dr. Caligari presenté par Mondo Macabro
Restauration par Acid Pictures
Superviseur de la restauration : Wojtek Janio
Colorisation : Gosia Grzyb
Producteur de la restauration : Daniel Bird
Le négatif de caméra original a été numérisé avec un Lasergraphics Director 4K et a été corrigé sous la supervision du réalisateur Stephen Sayadian.