Brésil
2021 99 mins
V.O. portugaise
Sous-titres : anglais
Depuis sa naissance, Uno, le fils d'un propriétaire de compagnie de taxi, a le pouvoir inusité de parler aux voitures. Lorsqu'un tel bolide enlève la vie à sa mère, il se détache complètement de ce monde et se dévoue à l'agriculture durable. Or, faisant partie d'une famille obsédée par les moteurs, ce rêve s'avère éphémère. La tragédie frappe et une nouvelle interdiction des automobiles anciennes compromet l'entreprise de son père, ce qui pousse Uno à y revenir. Avec son oncle instable et une artiste de performance provocatrice (qui est déterminée à mettre fin au patriarcat mécanique), il se lance dans la modernisation des véhicules de la compagnie pour cette nouvelle ère. Voici Carro Rei, la voiture du futur, parfait symbole de l'inlassable innovation humaine du 20e siècle... et un emblème approprié pour sa fin lors du 21e.
À la suite de remarquables propositions telles que BACURAU et FRIENDLY BEAST, KING CAR confirme que le cinéma brésilien joue un rôle de premier ordre dans le cinéma de genre artistique contemporain. Portrait critique du cauchemar populiste se déroulant au Brésil et des limites du progressisme dans un monde capitaliste où règnent les machines, il s'agit d'une mise à jour des questionnements de J.G. Ballard et David Cronenberg dans CRASH, mais d'une perspective hyper locale. Plongée en profondeur dans un univers où la frontière entre l'homme et la machine est de plus en plus trouble, KING CAR de Renata Pinheiro se déroule dans un inquiétant univers de ferraille aux maladifs tons de vert, de bleu et de jaune. Un film très actuel, soulignant les ironies et les conflits propres à notre époque, où notre fétichisme pour la technologie se dirige inévitablement vers une tragédie annoncée. – Traduction: Kevin Laforest