Japon
2020 137 mins
V.O. japonaise
Sous-titres : anglais
Au commencement de l’univers, la lumière fut. Ensuite apparurent les étoiles, les planètes, les océans, les êtres vivants… Puis, en avançant encore, nous arrivons jusqu’à Momoko Hidaka, une veuve de soixante-quinze ans vivant avec ses souvenirs dans une humble maisonnette de Tokyo. Momoko n’a que peu d’amis. Ses enfants lui téléphonent rarement, et ne lui rendent guère visite. Mais elle n’est pas seule. Depuis peu, ses pensées prennent littéralement forme sous ses yeux, incarnées dans trois musiciens idiots et narquois qui l’interpellent dans le dialecte de sa lointaine ville natale. Puisque nul ne voit ces trois coquins, Momoko se demande si elle n’est pas en train de perdre la raison. Une autre question à poser au médecin? Les trois clowns sont constamment présents, incitant Momoko à trouver une nouvelle occupation au lieu de réfléchir sans cesse à son passé. Au fond, qu’importe l’étiquette médicale dont on voudra les affubler…
Shuichi Okita, réalisateur de THE MOHICAN COMES HOME, revient aujourd’hui à un sujet qu’il explora une première fois dans MORI, THE ARTIST’S HABITAT, c’est-à-dire le quotidien des gens en fin de vie. Est-il possible d’avoir encore, dans la vieillesse, des objectifs à atteindre, et une véritable utilité? Okita répond à cela avec beaucoup d’humour et d’imagination. ORA, ORA BE GOIN’ ALONE est une méditation tragicomique sur le problème de l’isolement des aînés, ainsi que la chronique d’une femme de la campagne transplantée dans la grande ville. Yu Aoi, découverte en 2001 dans ALL ABOUT LILY CHOU-CHOU, interprète le rôle de Momoko jeune – c’est l’occasion d’une promenade surréaliste à travers l’histoire japonaise des soixante dernières années. Quant à la charismatique Yuko Tanaka, que l’on a vue à Fantasia dans THE ISLAND OF CATS, elle campe l’inoubliable personnage de Momoko âgée : c’est elle qui porte bel et bien le film sur ses épaules. – Traduction: David Pellerin