Japon
2005 150 mins
V.O. japonaise
Sous-titres : anglais
Les éléments les plus anodins de notre vie quotidienne peuvent paraître franchement bizarres, pour peu qu’on se donne la peine de les regarder d’une certaine façon. Et le contraire s’applique aussi: les choses étranges et inexplicables peuvent parfois sembler tout à fait banales. Voici la logique saugrenue qui régit FUNKY FOREST, sorti en 2005, gigantesque amalgame où la ligne entre normalité et singularité s’estompe, où la frontière entre ordinaire et extraordinaire s’effiloche. Audacieusement déconstruit, le procédé narratif abonde en flash-back, rêves éveillés, non sequitur, fondus au noir, instants magiques et autres phénomènes – car chaque petit désagrément de la vie courante est toujours ficelé d’anomalies biologiques, de monstruosités extraterrestres, de coups de théâtre incompréhensibles, de surréalisme psychédélique et de vidéoclips endiablés. Le tout servi avec un humour pince-sans-rire.
C’est le retour de l’un des films les plus emblématiques de l’histoire de Fantasia! Le réalisateur Katsuhito Ishii collabore ici avec Hajime Ishimine et Shinichiro Miki, qui ont connu le succès dans le milieu de la pub. Ishii conserve certains aspects de ses œuvres précédentes – le chic hipster et rock ’n’ roll de SHARK SKIN MAN AND PEACH HIP GIRL (1998), la chronologie fragmentée de PARTY 7 (2000), le surréalisme lyrique et sensible de THE TASTE OF TEA (2004) – mais le résultat final est résolument inattendu. Chaque fois que vous croirez que les choses rentrent (plus ou moins) dans l’ordre, vous serez à nouveau engloutis dans l’insolite. FUNKY FOREST et sa suite, WARPED FOREST, également présentée à Fantasia cette année, jouissent d’une distribution splendide, incluant Tadanobu Asano, Susumu Terajima, Hideaki Anno, ainsi que plusieurs millénariaux de la nouvelle vague du cinéma japonais criant d’originalité. Cette excentrique cohorte se déchaîne à l’écran dans le seul but de vous amuser, vous exciter, vous déstabiliser, vous dégoûter, et vous faire dresser les cheveux sur la tête! – Traduction: David Pellerin